L’image du corps à l’instar de la société tunisienne en post-révolution
Keywords:
Corps - société - révolution - souffrance - témoignageAbstract
Se référer donc, à la Phénoménologie de la perception constitue un tremplin pour bien analyser l’œuvre d’Azza Filali « les intranquilles » pour dévoiler comment l’auteure mettre en exerce un corps au service des expériences et des connaissances du monde romanesque à la tunisienne en sachant qu’il s’agit d’une œuvre qui dresse un tableau de la société tunisienne en post-révolution tel un témoin dont le corps traduit la complexité des attentes qui animent toute une société. Il s’agit d’un texte où l’écriture tente de rapporter la complexité de l’instant postrévolutionnaire, dans un contexte où se fusionne la souffrance du quotidien avec l’espérance du demain. L’auteure s’attelle au corps pour faire de son texte, non pas un simple moyen d’expression, mais aussi un outil de transmission d’une culture, d’une idéologie, voire d’une vision du monde selon une conception actualisée et personnalisée et cela se fait nettement sentir dans le choix des personnages dont la mutilation corporelle varie selon le degré de souffrance infligée tout au long de la vie. Cette vision qui se fait nettement sentir grâce à la bénédiction de la corrélation entre le corps et le monde dans la mesure où l’image tordue qui est véhiculée à travers tous les corps mutulés - n’est en réalité que l’éclat d’une étincelle de la lave textuelle produite dans un contexte alourdit par la violence, la souffrance et la terreur, qui partout sèment la mort. En effet, le corps est désormais porteur signification qui donne à réfléchir sur des points de vue rétrospectifs riches en enseignement, mais qui restent réticent sur l’essor et le futur du pays où les vraies questions portent sur l’après révolution. Le concept du corps ne se limite pas à son aspect physique et à son côté charnel, mais il comprend également une dimension spirituelle qui se manifeste principalement par l'esprit, la morale et la personnalité. Nombreux sont les personnages qui se sentent étrangers dans leur patrie, c’est la raison pour laquelle, certains auteurs mettent en exergue une de ces composantes corporelles au détriment des autres selon les contextes, et les objectifs tracées. Un tel bilan donne à voir, si la perception du corps, se résume-telle uniquement à ce tissu charnel qui le compose et que nous regardons quotidiennement.
La narration, comme le corps, continue de chambouler l’ordre du discours pour se joindre au contexte du quotidien. En fait, la description physique du corps, crée chez le lecteur l’immense envie de solliciter celle de la profondeur de l’âme. Elle témoigne un manque d’informations, formulées dans un style narratif, qui fait parade d’énormément de procédés d’écriture, pour avertir le lecteur qu’il s’agit d’un monde dépouillé de logique et qui s’ouvre sur une diversité sémantique. Le corps est un élément pertinent et perturbateur de toute critique. Parler du corps, c’est aussi inviter le citoyen à s’intégrer dans un monde moderne, marqué par la complémentarité de ses composantes intergénérationnelle, d’où l’importance à rechercher son aspect fuyant.